Les bateaux de l’ABPN ont une longue histoire et beaucoup de personnes ont navigué ou travaillé sur ces navires.
Le Chantenay a notamment fait des navettes pour les ouvriers des chantiers navals afin de les transporter vers leur lieu de travail. Le Goéland a servi de remorqueur durant des années ainsi que le petit Entêté. Le Lechalas quant à lui a bien sûr été le bureau des ingénieurs durant les travaux de comblement de la Loire. Il a aussi accueilli des personnages illustres tels que Vincent Auriol, René Coty, Le Général de Gaulle, Alain Delon, Catherine Deneuve, Alain Souchon…
Mais ces navires ont maintenant une seconde vie qui continue encore et ils ont laissé à des personnes moins connues de très beaux souvenirs principalement après avoir navigué sur le Lechalas.
Ce sont ces histoires que nous aimerions évoquer ici, Il suffit à tous les lecteurs de cet article de faire appel à ses souvenirs pour faire revivre et partager ces journées particulières.
Un mariage sur le Lechalas :
Longtemps après, il faut bien constater que les personnes qui ont un jour embarqué sur le Lechalas s’en souviennent longtemps après ! Surtout quand ces souvenirs sont liés à des événements importants de la vie tels que des mariages.
Ainsi, samedi à Sucé sur Erdre un couple et leur fille sont montés sur le Lechalas lorsqu’il était à quai, ils connaissaient Luc, un des pilotes de l’Abpn, ils ont donc fait la causette et ont évoqué ce souvenir commun … et hors du commun :
Ce couple avait marié sa fille en 1994 et avait affrété le Lechalas, Luc avait fait le pilote. Le papa faisait alors partie de l’association et l’idée d’utiliser le Lechalas pour marquer cette journée était une évidence.
Suite à cette rencontre récente, Sylvie, la mariée de l’époque nous a envoyé des photos de son mariage. Elle était bien sûr très heureuse de revoir ce bateau qui a laissé un superbe et surtout très original souvenir de son mariage.
Les photos sont peut être un peu floues mais elles traduisent bien cette belle journée.
Un autre mariage sur le Lechalas :
Nous sommes à l’automne 1999. Le Lechalas est amarré dans le petit port de Sucé sur Erdre.
Souvent à cette saison, un épais brouillard matinal crée une ambiance douce et mystérieuse. En escale entre Amérique et Asie, Frédérique flâne justement très tôt sur le quai, charmée par l’éphémère beauté naturelle de ce matin d’automne.
Toutefois, elle distingue une étrave blanche, s’approche plus encore et découvre un roof-salon vernis, des cuivres, une cheminée jaune puis un titre d’honneur apposé : « Monument historique ».
Passionnée par le patrimoine maritime et fluvial, le Lechalas devient alors une évidence pour un projet : son mariage dans quelques jours.
Est – il possible d’affréter ce pur bijou pour un événement privé ?
La mairie de Sucé sur Erdre la met en contact avec le président de l’ABPN et tout prend vie. Le Lechalas recevra à son bord ses invités lors d’un beau jour sur l’Erdre !
Le matin de la cérémonie, Frédérique et son témoin montent à bord du Lechalase encore endormi dans le port de Sucé sur Erdre. Une vive fraîcheur automnale a givré les vitres de l’élégant salon panoramique. Des fleurs et délices gourmands sont embarqués pour les invités qu’ils retrouveront à Nantes après une merveilleuse première navigation.
Pendant ce temps, le marié accueille leurs invités à la gare sud de Nantes et surtout garde le secret d’une croisière à bord d’un bateau d’exception.
Au fil de l’eau les riverains reconnaissent parfois la silhouette du Lechalas et saluent ce bateau emblématique et unique ! A l’approche du tunnel St Félix, la cheminée jaune du Lechalas y est inclinée.
Le bateau fil droit puis l’étrave blanche surgit de la nuit et accoste alors devant les invités ébahis.
Tous à bord, le Lechalas emprunte à nouveau ce tunnel et remonte fièrement la rivière jusqu’à Sucé sur Erdre où le Maire accueille l’équipage et célèbre le mariage.
Puis tous ré embarquent et le bateau glisse vers la plaine de Mazerolle, Champagne à bord ! jusqu’au ponton de la Châtaigneraie pour un déjeuner au bord de l’eau. Le Lechalas patiente dans ce décor naturel.
Au crépuscule, l’équipage reprendra le fil de l ‘eau, bercé un dernier doux moment dans ce décor luxueux avant d’être déposé délicatement à bon port : Nantes.
2 : 20 ans après, une histoire de pin’s :
21 ans après ce mariage sur le Lechalas, à l’automne 2020, Frédérique a contacté le président de l’ABPN pour proposer des pins du Lechalas … qu’elle avait achetés au pilote du bateau le jour de son mariage. L’ABPN la remercie chaleureusement pour ce don d’autant plus que ces pins sont associés à cette belle journée.
3 : Un sauvetage en Loire :
Nous sommes le 20 juillet 2020, Quentin Vigneau, le patron du chantier de l’Esclain nous a informé que notre roquio est réparé et prêt à naviguer.
Le Lechalas quitte son quai du bassin Ceineray pour aller chercher le Chantenay au chantier naval. Il est prévu de passer l’écluse St Félix en fin de matinée.
Afin de profiter au mieux de cette journée et d’avoir assez de pilotes et matelots pour manœuvrer les bateaux, les équipages sont composés de :
André et un couple d’amis, Mickaël et ses 2 enfants, Annie et ses amis Marc et Marie, deux fidèles de l’ABPN, Luc, Jacques, Yves, Pierrot et Gérard.
Jean Claude a prévu de rejoindre le chantier de l’Esclain pour prendre des photos à partir des quais.
Nous rejoignons le ponton du chantier de l’Esclain en début d’après midi après une halte pique-nique à Couëron (marée oblige !) et l’équipe du chantier nous attend sur le roquio déjà à quai et prêt à partir.
Une partie de l’équipage ABPN embarque sur le Chantenay et nous voilà partis !
Belle navigation avec les deux bateaux de l’ABPN… le Chantenay et le Lechalas naviguent de concert et les équipages « dégustent » ce bon moment.
En attente de l’ouverture de l’écluse du bassin Saint Félix, nos bateaux remarquent une vedette à moteur blanche qui dérive avec à son bord une femme qui signale une détresse en agitant doucement ses bras de haut en bas.
Nous nous portons à proximité de l’embarcation qui dérive vers l’amont de la Loire en se rapprochant du pont. Les deux personnes à bord nous indiquent une panne de moteur.
Nous jetons immédiatement une amarre à cette vedette pour les accrocher âu flan bâbord du Chantenay.
Une fois l’amarrage sécurisé, nous échangeons avec les deux passagères qui déclarent arriver de Saint Gilles croix de Vie.… sans ravitaillement de carburant… ça sent la panne d’essence !
Nous proposons de les remorquer jusqu’au bassin Ceineray où elles pourront amarrer leur vedette à couple du Goéland.
Nous passons l’écluse; Chantenay en tête , la vedette en remorque derrière (plus facile pour passer le tunnel ! ) et le Lechalas qui ferme la route.
Tout le monde arrive à bon port pour prendre un verre de l’amitié à bord du Lechalas.
Nos « naufragées « auront un beau geste » pour l’association en attendant leurs maris…avec des jerricans de carburant….